L’année culturale 2018
Décembre/Janvier
Les pluies abondantes de décembre et janvier ont permis de reconstituer des réserves hydriques.
Février
A ce jour on peut dire que la climatologie de 2018 démarre avec un bon positionnement dans sa chronologie.
Mars et avril
Jusque-là les saisons ont été bien marquées dans leur chronologie et leurs expressions.
Mai
Le début de mois n’est pas très arrosé mais dès le début de la floraison (25 mai) deux gros orages arrosent violemment de deux fois 25 mm les 26 et 28. Plus 45 mm le 27, violent et très localisé, en plein milieu d’un traitement, soit 93 mm de pluie en trois jours !
Heureusement l’orage de grêle du 26 qui a causé dans la région de Bourg de gros dégâts nous a épargné. Il est très difficile d’assurer une bonne protection contre les maladies dans ces conditions car derrière de tels orages il est difficile de passer traiter tellement les sols sont gorgés d’eau. Et pourtant le stade de floraison de la vigne la particulièrement réceptive,
Juin
05 juin : Le temps reste très instable et orageux la première semaine de juin sur toute la France ; Les premières tâches de mildiou sortent… Je crains la suite. Les températures restent régulières entre 14 la nuit et 23/25°C le jour sans à coup brusque. Du coup et malgré les forts abats d’eau la floraison se passe plutôt bien grâce aux T° régulières.
13 juin : L’arrivée de la nouvelle lune annonce un changement de temps avec une baisse de la forte tendance orageuse et une stabilisation vers du beau temps.
29 juin : Les journées de grosses chaleurs se sont succédé et la pression mildiou a baissé. Mais le mal est fait. Nous avons perdu de 10 à 90% sur les merlots, je compte une moyenne de 50%. Les cabernets francs sont peu impactés. Les cabernet sauvignon sont plus touchés avec une perte estimée à 40%. Le 30 juin la T° max est de 33,9°C .
Juillet (fin juillet)
Le mildiou sur grappes continue de progresser et à chacun de mes passages épisodiques dans les vignes je note une baisse de récolte. A mon retour de congés, fin juillet, je vois que tous les cépages ont encore subis une poussée du mildiou sur grappes et estime le potentiel de récolte à 40%. Tout cela malgré de nombreux traitements contre le mildiou !
La véraison commence juste.
La caractéristique principale de juillet est la chaleur ; voici la répartition des T° maximum atteintes :
17 jours > 30°C
6 jours entre 29 et 30°C
8 jours entre 25 et 29°C
Je pense qu’on est dans les records. Ces chaleurs ont été réparties sur tout le mois.
La pluviométrie de 45 mm correspond à la moyenne des 15 dernières années.
Août
La canicule continue (max à 38,5°C) jusqu’au 07 août. Les vieilles vignes ont bien résisté ; cette deuxième vague de très grosses chaleurs a fait des dégâts dans les jeunes vignes plantées en 2017 qui accusent le coup et sur les pieds de raccotage dont certains ont brulé en 24 hres.
13 août : L’estimation de récolte à ce jour montre une prévision de perte de 55% (80 % en merlot et 20% sur les cabernets francs ; les cab sauv sont en augmentation car il y a les jeunes vigne en 1ère année de production). On verra par la suite la précision de cette évaluation.
20 août : La véraison des merlots qui était à 50% le 12 août, n’en est qu’à 70/80%, elle traîne en longueur. Nous n‘avons pas eu de pluie conséquente depuis 5 semaines; pas d’orage au 14 juillet ni au 15 août ; les traditions se perdent.
31 Août : Nous avons eu ces journées encore très chaudes mais accompagnées de nuits fraîches ; le jour où il y a eu un pic à 35°c, les nuits précédentes et suivantes les T° minimales étaient de 15°C seulement. C’est excellent pour garder les arômes fruités et construire des anthocyanes.
Les premières dégustations de raisins montrent une absence de caractère végétal et beaucoup de couleur ; c’est très prometteur.
Septembre
jeudi 06 : Nous venons d’avoir 35 mm de pluie la nuit dernière ; depuis ma fenêtre entrouverte et mes yeux endormis, du creux de mon lit j’ai écouté avec bonheur chaque goutte d’eau tomber. Ce matin il y a peu de flaques d’eau car le sol était tellement sec qu’il en a absorbé la plupart. La maturation des raisins va pouvoir se terminer dans de bonnes conditions.
Les vendanges
La maturité des parcelles de merlot sont décalées les unes par rapport aux autres, nous les cueillons en trois fois du 22 au 29 septembre. Les Cabernets ont été ramassés du 05 au 07 octobre
Nous avons récolté du 26 sept au 11 octobre soit 10 jours et demi de récolte avec cinq jours d’arrêt sur deux week-ends.
Le poids moyen des baies est en baisse de 25%. la perte moyenne sur les merlots est de 70% et 20% sur les cab francs.
Petites baies, peaux très épaisses, pépins très mûrs sont les conséquences de la chaleur et de la sécheresse. On a tous les ingrédients pour élaborer un grand millésime.
Novembre : Effectivement les cuvaisons sont très longues, jusqu’à 35 jours, même sur des cabernets francs qui gardent cette tannicité douce, tellement les pépins étaient mûrs.
On a eu ce qu’on voulait dans notre misère : de beaux cabernets, très beaux, comme sans doute jamais. Malgré la proportion inversée des cépages dans l’assemblage final de ce millésime, le résultat paraît très prometteur en ce 12 novembre, à la veille de la fin des écoulages qui le plus souvent sont finis pour les fêtes de la Toussaint le 1er novembre.
Le vin
Cette année 2018 est emblématique sous différents aspects : le climat aux excès bénéfiques, le mildiou qui a vendangé avant nous (surtout des merlots) et nous a privé de 60% de la récolte, des nuits fraîches même au plus chaud du mois d’août, une fin de saison exceptionnellement longue et ensoleillée sans être trop chaude, des baies de raisins très concentrées (poids moyen inférieur de 20%), des pépins d’une maturité exceptionnelle, des durées de macération pelliculaires qui se sont éternisées (35 jours), la proportion inversée de l’assemblage final (2/3 cabernets et 1/3 merlots), des cabernets d’anthologie dont la tannicité douce guidera la dégustation de ce fabuleux millésime.
Vins et Gastronomie –
Robe rubis prononcé. Le nez évoque les fruits noirs mûrs comme la prune, la mûre, le cassis et la myrtille, associés aux notes torréfiées de l’élevage, café et cacao. La palais est satiné, il déroule une matière douce dominée par le fruit, cerise bigarreau, mûre, sur fond d’essences florales et boisées. Les tanins enrobés structurent une bouche harmonieuse. A conserver encore 8 à 10 ans (4 coups de cœur parmi les dégustateurs).
Jancis Robinson –
Savoureux, St-Émilion du 21e siècle sans excès.
Daniel Sériot-:Journal d’un passionné de la rive droite –
La robe est profonde sanguine près du disque. Le nez intense évoque les fruits noirs séduisants (cassis, baies de sureau, et cerises tardives), la boite à épices, avec des notes de fleurs mauves ( dont la violette) , de réglisse, et un élevage élégant en arrière plan. La bouche est charnue, veloutée, remplie , avec une sensation de concentration naturelle ( millésime) et très fruitée. La finale est longue , intense, tenue par des tannins fins et mûrs bien enrobés, fraîche, et expressive.Noté 17, voire un peu dans 5 bonnes années
Terre de Vins –
On se situe clairement dans le registre généreux du millésime 2018 avec ce Laroze intense, dense et capiteux. Le nez annonce d’emblée des touches de fruit noir à l’eau de vie, et en toute cohérence la bouche est droite et juteuse, encore vêtue de tanins et d’un élevage marqués, qui invitent à l’attendre.
Vinum R.Bichsel-B.Schoroder –
Arômes extrêmement complexes d’herbes et d’épices; approche compacte, développement dense, tanin de classe, grande fraîcheur, résilience et longue; Vin de classe bourguignonne ! laissez-le mûrir indéfiniment.
JeffLeve –
Floral et frais, les framboises noires, les épices et les prunes se montrent déjà très bien aujourd’hui. Mi-corsé, doux, poli et soyeux, le vin a un goût et une sensation agréable. Il y a une bonne fraîcheur et une bonne énergie ici.
Vinum – R.Bichsel –
Superbe arôme de baies mûres; approche complète, construction dense, tanins précis et racés, longue finale sans fin; excellent vin, est l’un des succès de l’année.
B.Burtchy –
La robe est sombre et jeune avec un nez très fin, très framboise d’une grande pureté. Le vin est élégant et frais, il affiche beaucoup d’élégance grâce à sa superbe trame de cabernet-franc. Une très grande réussite! Il est élaboré avec 50 % merlot et 50 % cabernet-franc, le rendement est de 20 hl/ha sur 27 ha de silice sur argile.
JM Quarin –
Couleur intense, sombre et belle. Nez fin, fruité, pur, mûr, solaire et frais. Minutieux en entrée de bouche, aérien au milieu, suave, le vin se met à fondre, savoureux, juteux, frais,
sur un corps pourtant tendu qui s’achève sur des arômes complexes dans la persistance. Une très belle réussite. Il est probable qu’il intègre des vignes plantées à 10 000 pieds/ha.
Markus del Monego –
Couleur rouge pourpre profond avec une teinte violette et le centre du vin noir. Nez aromatique avec des notes de silex, d’arômes de graphite et de torréfaction et d’épices douces. Les baies mûres et les prunes à l’arrière-plan. En bouche, bien structuré avec des tanins fermes, moyen à corsé mais de très bonne longueur.
James Suckling –
Une couleur rouge jeune et couleur de mûre au centre et des senteurs de mûres. Corps moyen et léger, tanins veloutés. Savoureux à la fin.
Yves Beck –
Pourpre violacé. Le bouquet de Laroze se révèle lentement. Il est un peu sur la retenue mais laisse apparaître de subtiles notes fruitées et épicées telles que myrtilles ainsi qu’une touche d’anis. Au palais, le vin est friand et crémeux. Il est doté de tannins aux grains fins qui sont parfaitement intégrés et en harmonie avec la structure qui confère de la race et de la tension en fin de bouche. Finale fruitée et persistante. Un vin de caractère qui a tout pour aller dans le temps.
Daniel Sériot Le journal d’un passionné de la rive droite –
Le nez expressif évoque des fruits noirs mûrs (cerise et cassis) les épices variées, les violettes et le moka. L’attaque est bien en chair et veloutée, avec des sensations ascendantes, un milieu de bouche consistant, bien rempli et fruité. La finale est longue, d’une bonne fraîcheur, d’un bon maintien, un rien plus ferme, et très aromatique.
Wine Advocate – Lisa Perrotti-Brown –
De couleur pourpre-noire foncée, le Laroze 2018 jaillit du verre avec des prunes chaudes, des cerises au four et des mûres avec des notes de boîte de chocolat, de tapenade et de camphre. Complet, riche et opulent avec de notes intenses de fruits noirs et des étincelles d’épices encadrées par des tanins veloutés, il se termine par un lift de poivre.
René Gabriel –
Velours, bouquet sucré et opulent, gelée de fraise, crème au chocolat, bois jeune. Bouche fruitée et mi-corsée avec des fruits doux, des tanins finement sableux, une belle aromatique, une belle structure, une finale ample.
Kris Kissack (Wine Doctor) –
Il a un nez très élégant et expressif, toutes parfumées de prunes noires et de fruits noirs en haie, de cerises sauvages, de pivoine et de rose, les notes florales de cabernet franc se faisant jour. Un début très sobre s’ensuit, montrant un style à la texture douce, cool et décontractée, se construisant pour développer un milieu de bouche attrayant, de corpulence moyenne. Il apparait élégamment enveloppé avec des tanins légèrement secs et une acidité correcte, avec une longue finale riche en tanins. Cela traduit assez bien le succès du millésime; il prezsente sur le retour une accroche attractive (sapidité ndlr).
Julia Harding-Jancis Robinson.co –
Rouge cerise profond et noir au coeur. Fruit noir joliment poussiéreux/ rocheux avec la fraîcheur aromatique et le parfum de ses 28% de cabernet franc (au moins 28% dans le vignoble), s’ouvrant sur le cassis bien mure. Tanins compacts et denses mais toujours avec une texture plus fine que certains et avec une fraîcheur remarquable dans ce millésime. Texture ferme et moelleuse, mais lisse avec une sécheresse attractive sur la finale.
The Wine Chronicle – Panos KAKAviatos –
Comme d’autres, l’échantillon avait été prélevé deux jours plus tôt, le 28 mars, sans doute pour assouplir les tanins. Plantée sur 27 hectares avec 28% de cabernet franc et 8% de cabernet sauvignon. Cet échantillon de tonneau présente des arômes de fruits primaires agréables, certains de chêne également, mais la bouche exprime richesse et profondeur, bien qu’il y ait juste une touche plus ferme en finale. Dans l’ensemble, des tanins fins.
B my Bordeaux – Christer Byklum –
Rubis. Myrtilles, anis, épices, cassis, nez de baies noires, légèrement parfumées. Acidité fraîche, tanins mûrs, texture et un corps plus lisses, assez détaillés, élégant et long.
The Wine Cellar Insider -Jeff Leves –
Mi-corsé, élégant, moelleux et frais, ce vin exprime des arômes de fruits mûrs, cerise noire, prune et cacao au nez, en bouche et en finale. Avec quelques années de vieillissement ce sera encore mieux.
Jeb Dunnuck –
Un blockbuster à sa façon, le Château Laroze 2018 constitue une solide avancée par rapport à
2016, et égal ou supérieur à 2015. Fruits noirs mûrs, chocolat, chêne épicé et quelques notes terreuses. Toutes mènent à un Saint-Émilion opulent, à la texture mûre et sexy, aux tanins doux et sans fermeté sur les contours . C’est une année 2018 puissante et concentrée qui a beaucoup à offrir. Laissez les bouteilles quelques années en cave et profitez-en quand vous le voudrez pendant les 15 prochaines années ou plus.
Vinous/Antonio Galloni –
Le Laroze 2018 est superbe. De vives notes de lavande et de menthe confèrent au 2018 un nez explosif, particulièrement relevé et parfumé. Moyennement corsé, pourtant résonant et très expressif, doté de nombreuses structures de soutien, le 2018 a beaucoup à offrir. Dégusté trois fois.
Weinzeintung (revue Suisse) –
Bouquet élégant, liqueur de mûre, cerise, café. Bonne densité, tanins juteux et juvéniles, une acidité structurante, framboises mûres, mûres, chocolat en finale, bonne longueur.
A.Van Velsen –
Rubis profond. Très fortement influencé par l’agriculture, il montre de nombreux arômes de bois, des arômes de mûre mûre et de cerise s’intensifient à l’aération. La bouche est concentrée, bien structurée, montre de la fraîcheur et une certaine tension ; le vin paraît équilibré, a de la classe et de très belles caractéristiques.
Extraprima-Thomas Boxberger –
Laroze 2018 est composé à 50% de merlot, à 45% de cabernet franc et à 5% de cabernet sauvignon, élevés en fûts neufs.
Dense et saturé, avec beaucoup de bois, de bonne profondeur et de race, concentré et avec classe, il possède également une grande puissance. Il nous semble que le bois neuf est trop présent pour Laroze.
Vinaria-Peter Schleimer – Autriche –
Velouté, corsé, plein de fraises des bois, mûr, du tabac sucré, des cerises, de la gelée de fruits rouges, encore un peu réservé, parfois profond; Puissant, frais, de poids moyen, un peu acide, structuré, tanin légèrement sec, rugueux, un peu fougueux.
Falstaff-Peter Moser –
rubis profond, reflets violets, subtile brillance du contour du vin, de la tenue, cerise mûre, légère touche de nougat, touche florale, bouquet invitant, corps moyen, cerise rouge, tannins fins, touche minérale, goût salé sur le retour, vin polyvalent.
Jonathan Chicheportiche/Vertdevin.com –
Le nez est fruité, équilibré, élégant, racé et offre une petite richesse/concentration, une fine intensité, de la fraicheur, une petite puissance ainsi qu’une fine droiture. On y retrouve des notes de cassis charnu, de mûre sauvage charnue et plus légèrement de petites baies sauvages mûres associées à des touches de framboise mûre, de petits fruits rouges mûrs, à des pointes de fleurs, de myrtille écrasée, de réglisse, à une très discrète pointe de fève tonka ainsi qu’à une imperceptible pointe variétale et de poivre gris. La bouche est fruitée, équilibrée et offre une bonne définition, une trame minérale (minéralité racée), un grain fin, une bonne structure tannique, une petite concentration/richesse, de la gourmandise, une très fine droiture, de la suavité, de la fraicheur, de la tension, de la sapidité, un joli grain, de la complexité ainsi que de la précision. En bouche ce vin exprime des notes de cassis charnu, de mûre sauvage charnue et plus légèrement de fraise écrasée associées à une touche de myrtille/petites baies sauvages, de réglisse, de fève tonka, de fleurs, de toasté et à une très discrète pointe d’amande toastée sur la fin de bouche. Les tannins sont finement moelleux. Pointe presque saline sur la fin de bouche. Bonne longueur et bonne persistance. Présence d’une imperceptible pointe variétale/cacao sur la persistance. Fine mâche sur la fin de bouche.